Depuis le 22 août 2022, il n’est désormais plus autorisé de faire de la publicité pour les énergies fossiles en France. Tout comme la loi Evin qui interdit la pub pour le tabac depuis 1993 dans l’Hexagone, ce décret a pour objectif de réduire la visibilité des énergies polluantes. Vous ne verrez donc plus de mise en scène de produits pétroliers, de valorisation des prix de pompes à essences, etc… Même si, soyons honnêtes, il était déjà très rare de tomber sur ce genre de publicités, ce décret est un premier (petit) pas vers la transition au niveau publicitaire.

En Belgique, rien n’a encore été mis en place concernant le marché publicitaire.

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Un décret imparfait, et de loin.

Bien qu’on ne peut qu’être satisfait de cette nouvelle, il faut bien avouer qu’on a aussi le droit de rester sur notre faim.

Tout d’abord parce que toutes les énergies fossiles ne sont pas réellement exclues de la publicité. Le gaz a déjà été exempté de cette loi jusqu’au 1er juillet 2023. Un non-sens du point de vue écologique, mais pas illogique quand on sait que l’Europe a défini le gaz comme une énergie verte. On peut néanmoins se demander s’il ne vaudrait pas mieux utiliser l’espace publicitaire pour mettre en avant des énergies indiscutablement durables.

De plus, l’interdiction n’est valable que pour la promotion directe d’énergies fossiles. Elle n’est pas élargie aux secteurs dont l’utilisation de ces énergies fait partie prenante de leurs modèles économiques. Il reste donc toujours possible de faire de la publicité pour le transport aérien, pour des voitures à essence ou pour des trajets en bateaux.

Troisièmement, il reste encore des possibilités pour les entreprises d’énergies fossiles de faire de la publicité. En effet, ce décret n’exclut pas la visibilité via le mécénat, le parrainage, la communication institutionnelle et la publicité financière. Par exemple, Total peut toujours sponsoriser un événement tel que la Coupe du monde 2023 de Rugby en France. Même si certains canaux de communication ne sont plus utilisables, il reste donc encore quelques cordes publicitaires aux arcs des énergies fossiles.


La publicité comme miroir de notre société 

En conclusion, on peut avoir un avis mitigé sur l’instauration de ce nouveau décret. Bien que l’initiative soit louable et démontre la volonté de réformer le monde publicitaire, elle manque clairement d’ambition. Il est clair qu’il n’est pas possible de se passer des énergies fossiles du jour au lendemain, mais on pourrait déjà arrêter de la mettre en lumière. Le fait d’interdire la publicité pour certains secteurs polluants ne veut pas dire qu’ils vont s’arrêter du jour en lendemain, mais simplement qu’on essaye d’orienter la consommation de la population vers des alternatives plus responsables. La publicité a un rôle à jouer dans la transition écologique. Il faut donc continuer à innover dans ce milieu. D’autant plus en Belgique, où très peu d’initiatives ont été mises en place pour réguler le monde publicitaire.

Sources :
https://reporterre.net/BV-Interdiction-pub-energies-fossiles
https://www.lesechos.fr/monde/europe/le-gaz-et-le-nucleaire-font-leur-entree-officielle-dans-la-liste-des-energies-vertes-de-leurope-1775009

https://www.ouest-france.fr/economie/energie/fin-des-publicites-pour-les-energies-fossiles-ce-lundi-ou-presque-3303963c-21f5-11ed-a185-6588d059195b